La surveillance
Après le traitement initial du cancer du sein, la surveillance vise à:
-détecter et traiter d’éventuels effets secondaires tardifs et séquelles des traitements;
-mettre en œuvre les soins de support nécessaires ;
-détecter le plus tôt possible les signes d’une éventuelle rechute ou l’apparition d’un cancer dans l’autre sein ;
-et permettre un accompagnement médico-social et une aide à la réinsertion professionnelle.
Le suivi doit être régulier et prolongé sur plusieurs années.
Le schéma habituel est :
-Une consultation tous les 6 mois pendant 5 ans, et ensuite une fois par an à vie.
-La réalisation tous les ans d’une mammographie, éventuellement associée à une échographie mammaire.
Votre médecin adapte ce rythme à votre situation, notamment selon les critères de gravité et le risque de récidive. Il n’y a pas d’autres examens à réaliser de manière systématique. D’autres examens complémentaires sont réalisés en cas de signes de symptômes ou de signes d’appel.
La surveillance porte sur :
-un interrogatoire : douleurs, nodule, rougeur…
-un examen clinique complet : sein opéré et controlatéral, paroi thoracique, zone cicatricielle, aires ganglionnaires, résultat esthétique.
-Une IRM peut être proposée en cas de surveillance clinique et radiologique difficile.
La surveillance du sein par imagerie n’a plus à être systématique en cas d’évolution métastatique. Le dosage du CA15.3 reste facultatif.
Le scaner thoraco-abdominal, la scintigraphie osseuse, le scanner cérébral sont demandés uniquement en cas de symptômes. La TEP-TDM peut être demandée dans certains cas (CA 15.3 élevé sans localisation secondaire au bilan d’extension motivé par des symptômes.
Le rythme de cette surveillance sera adaptée en fonction du risque de récidive et l’on distingue
-les risques faibles : luminal A ou B sans indication de chimiothérapie ;
-les risques élevés : cancers triple négatifs avec indication de chimiothérapie, HER2 et luminaux N+ avec indication de chimiothérapie, maladie résiduelle après chimiothérapie néoadjuvante ;
-risque intermédiaire dans les autres cas.
Pour les patientes sous tamoxifène :
-échographie de référence au début du traitement ;
-examen gynécologique et échographique annuel ;
-hystéroscopie en cas de métrorragies ;
-Pour la sécheresse vaginale, les estrogènes locaux ne sont pas contre-indiqués.
Pour les patientes sous inhibiteurs de l’aromatase :
-ostéodensitométrie de référence puis tous les deux ans ;
-supplémentation en calcium et en vitamine D ;
-traitement par biphosphonates si besoin ;
-une activité physique est recommandée.
En cas de traitements cardiotoxiques : échographie cardiaque annuelle pendant 5 ans.
Les symptômes qui doivent amener à consulter
-L’apparition récente de ganglions palpables ou visibles au niveau du cou, de l’aisselle ou de l’aine ou encore de modifications du sein traité et de la cicatrice.
-La découverte d’une masse dans l’un ou l’autre des seins.
-Un œdème du bras.
-Une fatigue, une perte de poids.
-Des douleurs de siège variable, de plus en plus fortes, surtout la nuit mal calmés par des médicaments contre la douleur.
-Essoufflement récent, toux d’irritation, douleurs dans la poitrine, crachats avec présence de sang.
-Perte d’appétit, nausées ou dégoût pour certains aliments.
-Des symptômes neurologiques (maux de tête, vertiges, troubles de la vision, picotements, engourdissement ou faiblesse des bras, des mains ou des jambes).
La préservation de la fertilité
Pour les patiaentes de moins de 40 ans, la préservation de la fertilité doit être envisagée et fait appel à la vitrification de ses ovocytes de préférence le plus souvent sans stimulation d’ovocytes immatures qui subiront ensuite une maturation in vitro, ou avec stimulation obtenant des ovocytes matures sachant qu’une telle stimulation est souvent délètère et une perte de temps. La congélation de cortex ovarien qui pourra être greffé par la suite est également possible.
Désir de grossesse après cancer du sein
En cas de désir de grossesse après le cancer du sein, il paraît raisonnable de proposer un délai de 2 à 3 ans avant d’autoriser une grossesse pour les femmes ayant eu un cancer du sein de bon pronostic (N-) et de 5 ans dans les cas de mauvais pronostic (N+). Cet attentisme permet d’éviter la survenue concomitante d’une grossesse et d’une récidive ou d’une métastase dont le traitement est plus aléatoire au cours de la grossesse. Le second argument est d’éviter à l’enfant à naître le risque de décès précoce de sa mère. Lorsqu’une grossesse survient après traitement d’un cancer du sein, celle-ci doit être acceptée même si le délai de prudence n’a pas été respecté, puisqu’elle n’influence pas le pronostic de la maladie.
Les indications d’interruption thérapeutique de grossesse sont : la grossesse non désirée, un cancer du sein de très mauvais pronostic ou la nécessité d’un traitement radiothérapique ou chimiothérapique d’une évolution locale ou à distance découverte en cours de grossesse.
Lorsqu’une grossesse est programmée, il convient de réaliser avant sa mise en route, un bilan d’extension complet comportant une mammographie, une échographie hépatique et pelvienne, une radiographie du thorax, une scintigraphie osseuse, un dosage des marqueurs tumoraux et éventuellement un scanner cérébral. Les grossesses survenant après cancer du sein n’ont aucune particularité. Il n’y a aucune indication à réaliser un caryotype fœtal, même si la patiente a bénéficié d’une chimiothérapie.