L’analgésie péridurale

La péridurale est une technique d’anesthésie locale et régionale. C’est la plus utilisée en ce qui concerne les accouchements.


Le principe 


L’anesthésie par péridurale permet de bloquer la transmission des sensations douloureuses au niveau des nerfs de la moelle épinière. Ce blocage est très localisé, puisque l’anesthésie se pratique au niveau de la 3e et 4e lombaire.
Elle fait disparaître les sensations de la douleur, mais pas la sensibilité, ni la motricité, bien que l’on se sente engourdie…

Principe de la péridurale


Le moment de la pose
Tout dépend de la rapidité de l’accouchement. Si vous accouchez en 2 heures, vous risquez de ne pas bénéficier de la péridurale: sa mise en œuvre ( et surtout les soins qui y sont associés) nécessite un peu de temps.
En général, la pose de la péridurale se fait lorsque la dilatation du col a atteint 3 centimètres. Mais tout dépend de la disponibilité de l’anesthésiste, et de votre réaction face à la douleur… Dans le cas d’un accouchement déclenché (programmé), la péridurale est posée dès le début du déclenchement, avant que les cntractions soient perceptibles.

La technique
L’anesthésiste va introduire un cathéter dans l’espace péridural de la moelle épinière. (Un cathéter est un petit tuyau souple et très fin qui permet de faire passer le produit anesthésiant. L’espace péridural est l’enveloppe externe de la moelle épinière.) C’est un moment important. Vous serez assise, et vous devrez faire le dos rond.
Le cathéter posé, il n’a plus qu’à le fixer et diffuser le produit anesthésiant. Au bout de 10 à 15 minutes, vous ne sentirez plus que la sensation des contractions, plus la douleur. 

La pose de la péridurale
Le cathéter est en place


Sa durée
Tout dépend des habitudes de l’hôpital ou de la clinique où vous accouchez.
Certains font une injection unique, assez importante qui est censée durer jusqu’au bout, d’autres font plusieurs petites injections.

La consultation avec l’anesthésiste
Il est important d’avoir effectué une consultation avec l’anesthésiste dans les dernières semaines de votre grossesse.
Pendant cette consultation, votre médecin prendra en compte un certain nombre de caractéristiques d’ordre morphologiques (poids, taille…), vos antécédents, d’éventuelles allergies connues. Cette consultation sera habituellement complétée par un bilan sanguin.
 
Les contre-indications

Il est impossible d’effectuer une anesthésie péridurale dans un certains nombres de cas:
– Si vous avez des troubles de la coagulation.
– Si vous présentez une allergie au produit anesthésiant.
– Si vous avez une maladie neurologique en cours d’évolution.
– Si vous avez subi une opération à la colonne vertébrale il y a peu de temps.
Ou,
– Si le jour de l’accouchement, vous présentez une infection cutanée dans la zone de la piqûre.
– Si le jour de l’accouchement vous avez une fièvre supérieure à 38°.
– Si vous arrivez trop tard à la maternité, et que l’accouchement est imminent. 

Les avantages de la péridurale

L’anesthésie péridurale permet d’éviter une anesthésie générale et les risques qui y sont associés en cas de césarienne en urgence, d’accouchement difficile, de complication au moment de la délivrance. De plus en cas de péridurale dans ces situations, vous restez consciente conscientes et fortement présentes à la naissance du bébé, ce qui n’est pas négligeable.

L’avantage majeur de la péridurale est qu’elle permet de maintenir constantes les fonctions vitales, la pression artérielle, l’influence hormonale, donc, elle permet de maintenir un climat calme et favorable pour l’accouchement.
Elle a aussi un effet bénéfique dans certaines situations à risque telles que l’hypertension artérielle, le diabète,  une maladie cardiaque, l’épilepsie, la myopie, etc. 

Enfin, elle est largement privilégiée (ou sa variante la rachie-anesthésie) en cas de césarienne par rapport à l’anesthésie générale.
En dehors des indications de la péridurale pour les grossesse dites « à risques », la péridurale apporte des gros avantages pour les accouchements plus classiques:
– lorsque l’accouchement est long et douloureux, la péridurale permet à la future maman de se reposer, et de ne pas être épuisée au moment de l’expulsion.
– lorsque la dilatation ne se fait pas facilement, la péridurale a un effet antispasmodique sur le col, permettant de le rendre plus souple et donc d’accélérer la dilatation.

 Existe-t-il des dangers ?

Beaucoup de choses ont été dites et il est nécessaire d’être clair sur cette question. Il faut tout d’abord faire la différence entre les accidents et les incidents de la péridurale. Les accidents correspondent à des complications graves, les incidents pouvant être source de mécontentement mais n’étant jamais source de préjudice à long terme.

De simples  incidents se produisent effectivement parfois; il faut le savoir et le dire honnêtement. Mais ils ont d’autant moins de chances de se produire que l’anesthésiste est plus expérimenté. Il peut s’agir d’une péridurale qui procure un soulagement insuffisant de la douleur ou qui n’agit que d’un côté. Il faut alors savoir reposer la péridurale dès que l’on constate son inefficacité et généralement, tout doit alors bien se passer. Il peut également survenir ce qu’on appelle une brèche dure-mérienne, c’est-à-dire que l’aiguille servant à mettre en place la péridurale va un peu au-delà de l’espace visé et réalise donc une véritable ponction lombaire. Un tel incident, outre le fait qu’il peut être à  l’origine d’une chute de la tension artérielle, peut exposer au risque ultérieur de maux de tête liés à la fuite de liquide céphalo-rachidien par le trou de ponction.    Enfin quelques complications neurologiques peuvent exceptionnellement survenir, en rapport avec la formation d’un hématome ou d’un abcès au point de ponction. Ces cas sont tout à fait rarissimes et une étude récente concernant 27000 anesthésies péridurales n’a dénombré que 9 accidents mettant potentiellement en jeu la vie de la patiente, mais n’ayant entraîné aucune séquelle.

Les véritables accidents, s’accompagnant de séquelles définitives à type de paralysies, se sont certes produits mais ne représentent que quelques rares cas isolés par rapport aux dizaines de milliers de péridurales qui ont été pratiquées à ce jour.

En dernière analyse, il apparaît que les avantages de la péridurale sont très supérieurs à ses « inconvénients ».