Le kyste du sein désigne une cavité néoformée à contenu liquidien possédant un revêtement propre, dit épithélium. Il s’agit du type le plus courant de masse palpable chez les femmes à partir de 35 ans et ce, jusqu’à la ménopause. Les kystes du sein sont le plus souvent bénins (mais pas toujours) et ne représentent en général pas un facteur de risque de cancer du sein.
Radiologiquement, un kyste se définit comme une masse, circonscrite, bien limitée à prédominance liquidienne mais la mammographie et la tomosynthèse n’ont pas montré d’intérêt dans l’exploration d’un syndrome kystique échographique mammaire.
Aspects échographiques
À l’échographie, on distingue 3 types de kyste : les kystes simples, compliqués et complexes.
-Les kystes simples sont les plus fréquents. Ils correspondent à toute image anéchogène pure, à paroi fine, avec renforcement postérieur des échos quelle que soit sa taille. Ils sont classés BI-RADS 2 et ils sont bénins à 100%.
-Les kystes compliqués présentent un aspect échographique de kyste simple arrondi ou ovoïde avec une paroi fine, des contours réguliers, un renforcement postérieur mais un contenu finement échogène homogène. Ils sont considérés comme probablement bénins avec un risque de lésion maligne très faible de l’ordre de 2%. On les classe BI-RADS 3. Un contrôle échographique tous les 6 mois est alors recommandé pendant 2 ans. Chez les femmes à haut risque familial ou avec mutation génétique, les cancers du sein peuvent se présenter sous une forme trompeuse avec des contours réguliers ou des aspects pseudo-kystiques (cancer médullaire, très indifférencié). Compte tenu du caractère souvent rapidement évolutif de ces lésions, il est habituel de réaliser un prélèvement histologique plutôt qu’une surveillance échographique rapprochée (à 3-4 mois).
-Les kystes complexes ont un aspect échographique de kystes échogènes et hétérogènes présentant l’association d’une composante kystique et solide ou de contenu kystique remanié, d’une paroi et/ou d’une cloison épaisse de plus de 0,5 mm, ou d’une masse solide intra- kystique. L’association de 2 ou plus de ces signes est très suspecte de malignité. Un kyste complexe est classé BI-RADS 4 et nécessite une m icrobiopsie percutanée.
L’élastographie mammaire a montré un intérêt dans la caractérisation des kystes compliqués, permettant d’identifier un sous-groupe de patientes à risque de cancer par la découverte d’une lésion solide associée au kyste faisant reclasser le kyste compliqué (BI-RADS 4) en kyste complexe (BI-RADS 3).
La cytologie
La place de la cytologie peut être discutée dans l’exploration d’un kyste mammaire. En cas de kyste simple, elle n’est pas indispensable car elle est toujours bénigne. En cas de kyste compliqué, la cytologie peut avoir un intérêt pour caractériser le risque de cancer associé. La réponse de la cytologie est de 4 types : cytologie bénigne, non contributive, atypique et maligne. En cas de cytologie bénigne sur un kyste compliqué, il est recommandé un contrôle à 6 mois. En cas de cytologie non contributive, atypique ou maligne réalisée sur un kyste compliqué, il faut recourir à la microbiopsie percutanée.