C’est le plus fréquent des cancers chez la femme. Il concerne 45 000 nouveaux cas par an en France et 10 000 décès environ. A titre de comparaison, ces mêmes chiffres sont pour l’ovaire, le col et l’endomètre de 4000 nouveaux cas par an pour chacun de ces trois cancers.
On estime qu’une femme sur 9 souffrira d’un cancer du sein.
Enfin il existe bien entendu des variations selon l’âge; l’âge moyen du diagnostic est de 55 ans en France. Il existe des cancers du sein survenant à un âge jeune et rappelons que 20 % des cancers du sein sont diagnostiqués avant 50 ans et 10 % avant 40 ans. Au moins 10% des cancers du sein ont une cause génétique et concernent les femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA 1 ou 2. Il est donc important de connaître les facteurs de risques de ce cancer afin de proposer des attitudes préventives ou de dépistage adaptées.
Les facteurs héréditaires
La présence des gènes BRCA 1 et 2 a été particulièrement étudiée mais ils ne sont incriminés que dans 10% des cancers. On ne connait pas encore tous les gènes impliqués, mais on pense qu’il sont nombreux. De plus ils interagissent avec les autres facteurs, environementaux et hormonaux. Dans la population générale, on estime qu’une femme sur 1000 serait porteuse d’une mutation d’un gène BRCA. l’incidence est plus importante dans certains groupes ethniques (2% chez les juifs ashkénazes). Les patientes porteuses d’une mutation de BRCA1 ont un risque estimé entre 50 et 80% de développer un cancer du sein, à un âge relativement jeune, et avec un risque d’atteinte bilatérale. Elles ont également un risque de cancer ovarien de 40 à 60%. Ces risques justifient de leur proposer une mastectomie bilatérale prophylactique et une annexectomie bilatérale prophylactique, autour de l’âge de 40 ans. Les patientes avec mutation du BRCA2 présentent les mêmes caractéristiques mais avec un risque moindre de cancer de l’ovaire et plus volontiers à des âges un peu plus avancés. l’hystérectomie n’est habituellement pas pratiquée chez ces patientes ce qui leur permet d’envisager une grossesse par vitrification ovocytaire.
Les hormones ovariennes
L’exposition du sein à ces hormones est le principal facteur de risque. Le risque relatif est de +20% chez les femmes ayant eu leurs premières règles avant 12 ans par rapport à celles les ayant eues après 14 ans. Concernant le traitement hormonal de la ménopause, la question est développée au chapitre «La ménopause» et rend nécessaire des précautions de prescription nouvelles . On notera que l’association estrogènes et progestatif semble induire plus de cancers que les estrogènes seuls. Les contraceptifs oraux ont un très faible effet cancérigène avec un risque relatif de 1,1 qui est largement compensé par tous les avantages de cette contraception et en particulier par la diminution du risque de cancer de l’ovaire.
La grossesse
La grossesse a des effets protecteurs, surtout si elle survient avant 25 ans. On explique cet effet par les brusques variations des concentrations hormonales en fin de grossesse qui causent la dispaition de nombreuses cellules souches mammaires y compris celles qui ont pu être initiées vers une transformation maligne. La grossesse après 30 ans aurait un effet inverse.
La durée de l’allaitement
L’allaitement diminue le risque de cancer du sein de 4% par année d’allaitement, en agissant probablement par l’élimination de cellules mutées.
Les facteurs métaboliques
Obésité et surpoids augmentent le risque de cancers en post-ménopause mais pas en préménopause. par ailleurs, le rôle de différents types d’aliments reste discuté. L’absence d’activité physique augmente l’incidence et la mortalité de 10%. L’optimum serait de 5 heures d’activité physique vigoureuse par semaine. La consommation de plus de 20g/jour d’alcool (2 verres de vin) augmente la mortalité de 7% par verre de vin.
Autres facteurs peu importants ou non prouvés
Ce sont: les rayonnements ionisant, le tabac, la pollution, le stresss, les traumatismes sur le sein.