L’hépatite C concerne moins de 1% des femmes enceintes. C’est une infection souvent associée au HIV qu’il faut rechercher systématiquement car une co-infection avec le HIV (ou VIH) augmente le risque de transmission.
Le virus
Le virus de l’hépatite C est un organisme vivant minuscule d’apparence très rudimentaire.
De forme grossièrement arrondie, il est constitué, de l’extérieur vers l’intérieur, d’une enveloppe molle contenant des lipides et des protéines, d’une coque rigide appelée capside et du génome, courte molécule d’ARN contenant l’information génétique qui lui permet de se multiplier dans les cellules.
Malgré cet aspect anodin, c’est un agent infectieux très bien adapté à la survie dans un milieu hostile. Il pénètre dans l’organisme d’un individu lorsque le sang de ce dernier entre en contact avec celui d’un porteur du virus, par exemple, à la suite d’un échange de seringues entre toxicomanes ou, de façon accidentelle, lors d’une intervention chirurgicale avec du matériel mal stérilisé. La circulation sanguine transporte le virus jusqu’au foie. Le virus se fixe alors à la surface des principales cellules du foie, les hépatocytes, grâce à des protéines de surface jouant le rôle de récepteurs, pénètre dans ces cellules et détourne à son profit la machinerie cellulaire pour fabriquer un grand nombre de nouveaux virus.
L’hépatite C – Généralités
L’hépatite C est une maladie du foie causée par un agent infectieux de la famille des flavivirus, le virus de l’hépatite C (VHC). Avec l’hépatite B elle constitue l’une des formes les plus graves d’hépatite virale, capable d’engendrer une atteinte chronique du foie à risque de complications graves.
Le VHC se transmet essentiellement par voie sanguine. Les cas de contamination par voie sexuelle sont rares et limités aux personnes qui ont des partenaires multiples et/ou sont co-infectées par le VIH. En pratique, la principale voie de contamination actuelle passe par le partage de matériel entre usagers de drogues (seringue, paille de sniff, compresse…).
Historiquement, le virus s’est largement propagé par le biais des transfusions sanguines. La découverte du virus en 1989 a ensuite permis d’écarter définitivement ce risque, au moins dans les pays industrialisés. Le virus a également pu se transmettre à l’occasion de tatouages, de soins dentaires ou d’acupuncture réalisés avec du matériel mal stérilisé, mais cette voie de contamination est aujourd’hui anecdotique. D’une façon générale, un contact de sang à sang, partage de seringue et ou de tout matériel servant à l’injection intraveineuse, paille ou tout autre objet servant à sniffer des drogues, relation sexuelle vaginale ou anale non protégée, tatouage ou body piercing effectués avec des instruments non stériles…
A moins qu’un dépistage ne soit réalisé de façon fortuite, l’infection par le VHC n’est généralement diagnostiquée que tardivement, lorsque l’hépatite C est devenue chronique et que ses conséquences sur le foie sont avancées.
Dans les 2 à 12 semaines suivant l’infection, le VHC provoque une hépatite aiguë. Dans la plupart des cas, les symptômes (fatigue, ictère, urines foncées, selles blanchâtres) sont inexistants et la maladie imperceptible par le malade lui-même. Exceptionnellement (dans moins de 1% des cas), l’hépatite aiguë est dite fulminante : le foie est alors très endommagé et les symptômes sévères. Dans ce cas, une transplantation hépatique doit être envisagée en urgence.
Cette phase aiguë correspond à une période au cours de laquelle le système immunitaire tente de se débarrasser du virus : seuls 10 à 20% des personnes infectées y parviendront et guériront de l’infection. Pour les 80 à 90% restants, l’infection devient chronique et le virus s’installe définitivement dans les cellules du foie. Durant des années, l’hépatite C chronique progresse silencieusement. Les cellules du foie infectées, détruites par les défenses immunitaires, sont progressivement remplacées par un tissu cicatriciel fibreux. Le degré de fibrose atteint par chaque patient est difficilement prédictible car il dépend de beaucoup de paramètres dont certains sont méconnus (âge, co-infection par le VIH ou par le VHB, consommation d’alcool…). Chez 10 à 20% des patients, la fibrose évolue vers une cirrhose.après 10 ou 15 années. Le foie n’est alors plus capable d’assurer ses fonctions normales et des symptômes graves apparaissent : hémorragie au niveau de l’œsophage ou du tube digestif, ascite (liquide présent dans l’abdomen), œdèmes…
Parallèlement à l’atteinte du foie, la plupart des malades développent aussi d’autres symptômes : fatigue, insulinorésistance puis diabète, pathologies cardiaques, troubles cutanés…
Pour les patients dits cirrhotiques, il existe à terme un risque accru de cancer du foie: chaque année, 1 à 5% d’entre eux développent un cancer.
Depuis l’identification du virus en 1989, l’augmentation du nombre de personnes infectées préoccupe les autorités sanitaires des différents pays. Bien que tous ne disposent pas de statistiques suffisantes pour apprécier précisément l’incidence de l’hépatite C, tous la considèrent comme une menace de santé publique de très grande ample
Il y aurait entre 200 et 350 millions de porteurs chroniques du virus de l’hépatite C dans le monde, soit environ 3 % de la population, dont 4 millions aux Etats-Unis et 5 millions en Europe de l’Ouest. Si l’incidence de l’hépatite C est plus importante dans les pays en développement, ce pourcentage varie de 0,1 à 5 % selon les pays.
Dépistage maternel
Le risque de transmission du virus de la mère à son enfant est évalué à 5 %. La transmission se fait généralement lors de l’accouchement. Les données n’indiquent pas que l’allaitement maternel puisse transmettre le VHC. Par contre, il n’est pas recommandé d’allaiter son enfant pour quelqu’un qui aurait le VHC et les mamelons gercés à la fois. Les relations sexuelles avec une personne infectée par le VHC présentent un risque faible. Dans ce cas l’utilisation d’un préservatif est non négligeable. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire, ce qui signifie que vous devez obligatoirement en informer votre partenaire sexuel avant la relation.
Le dépistage n’est pas obligatoire en France au cours de la grossesse. Il peut être fait pour certains systématiquement et une sérologie devra au moins être demandée en cas de situation à risque: antécédent de transfusion sanguine, toxicomanie intraveineuse, patiente HIV positive, ou originaire d’une région de forte endémie.
Si la mère est porteuse d’anticorps anti-HCV il faut préciser la charge virale par la recherche de l’ADN viral par PCR (le risque de contamination est quasi nul si la charge virale est indétectable) et rechercher une co-infection au VIH.
Risque néonatal
La contamination de l’enfant survientau moment de l’accochement avec un risque moyen de 5% mais qui dépend de la charge virale. la césarienne n’est pas justifiée.
Si la charge virale est positive, un traitement par interféron peutêtre discuté (la Ribavarine est contre-indiquée). la désinfection cutanée du nouveau-né est réalisée en salle de naissance.