Chorio-amniotite

Qu’est-ce que la chorio-amniotite ?

La chorio-amniotite est une inflammation aiguë des membranes et du placenta, en général 

faisant suite à une colonisation ascendante en cas de rupture prolongée de la poche des 

eaux. Elle peut cependant survenir même en cas de membranes intactes, notamment dans 

les infections à mycoplasmes génitaux tels Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma hominis. 

De rares cas de chorio-amniotite par voie hématogène sont décrits avec Listeria 

monocytogenes. La définition peut être clinique, microbiologique ou histopathologique.

Epidémiologie

1-4% des naissances. Plus fréquente en cas de prématurité : 40-70% d’incidence en cas de rupture prématurée et prolongée de la poche des eaux ; 

1-13% des naissances à terme.

Facteurs de risque

-Rupture prolongée de la poche des eaux 

-Travail prolongé 

-Nulliparité 

-Multiples touchers vaginaux en cas de RPM 

-Liquide amniotique méconial 

-Alcool, tabac, colonisation avec Strepto B, notamment bactériurie 

-Vaginose bactérienne

Les germes les plus souvent en cause-Conséquences sur l’antibiothérapie

E.Coli et Streptocoque B majoritaires. 

Mycoplasmes génitaux : Ureaplasma urealyticum et Mycoplasma hominis sont également fréquents.

Les principes de l’antibioprophylaxie sont de toucher 90% des germes en cause. 

Les soucis écologiques actuels sont : 

-Les souches E.Coli résistantes à l’amoxicilline (30%) 

-Les streptocoques B résistants à la clindamycine (30-40%) 

-Mais surtout l’émergence de bacilles gram négatifs résistants aux céphalosporines (5%). 

-Ceci impose de réduire l’usage des C3G au minimum.

Diagnostic

Le diagnostic clinique de chorio-amniotite repose sur l’association  d’une fièvre maternelle (> 38°C) et d’au moins 2 des signes suivants : 

-Sensibilité utérine, contractions utérines 

-Odeur anormale du LA 

-Tachycardie foetale (> 160 bpm) 

-Hyperleucocytose (> 15 000 GB / mm³) ou leucopénie < 5000/mm³ 

-Tachycardie maternelle (> 100-120/mn)

Conduite à tenir

A-Le bilan

Bilan infectieux biologique en urgence : 

-PV à l’aide d’un spéculum stérile (culs de sacs vaginaux et parois vaginales jusqu’à l’orifice 

vulvaire) (bon spécial : cocher les cases fièvre maternelle +/-prématurité) 

-ECBU 

-Hémocultures 

-NFS plaquettes, CRP, bilan de coagulation : TP, TCA, fibrinogène 

-Groupe-Rhésus (2 déterminations), RAI 

-si cerclage : examen bactériologique du fil ou de la bandelette de cerclage du col après 

décerclage 

B-Conduite en ante et per partum: 

-Contre Indication à la tocolyse. 

-Indication de naissance rapide. 

-Corticothérapie anténatale immédiate si AG < 34 SA uniquement en cas de doute ou 

de tableau incomplet retardant la naissance. 

-Protocole sulfate de magnésium à proposer avant 34 SA sans retarder l’extraction 

foetale 

-Antibiothérapie curative probabiliste (objectif : 90% des germes habituellement  rencontrés) immédiate par voie intraveineuse sans attendre les résultats des examens bactériologiques : 

-En l’absence allergie à l’amoxicilline :  c’est l’association Amoxicilline (Clamoxyl.) 2g IV sur 30 min puis 1g IVDL/6h ET Gentamicine (5 mg/kg/jour) en IVL 30 min en 1 injection /j pendant 48h00 

-En cas allergie à l’amoxicilline : remplacer l’amoxicilline par la Clindamycine (Dalacine.) 900 mg toutes les 8h en perfusion sur 1h 

-Consultation anesthésiste

-Si césarienne : Antibioprophylaxie habituelle (Cefazoline. 2g ou Dalacine.  si allergie, à ne pas refaire) après clampage du cordon.  Examen bactériologique et anatomo-pathologique du placenta. Bilan chez le nouveau-né : Liquide Gastrique, Procalcitonine (PCT) au sang du cordon,  hémoculture au cordon, et hémocultures périphériques. 

C-Conduite à tenir en post-partum

-Continuer l’antibiothérapie IV pendant 48h ou jusqu’à l’apyrexie. 

-Poursuivre l’antibiothérapie jusqu’aux résultats de la placentoculture, PV, ECBU et 

hémocultures. 

-Relai oral à adapter selon les résultats du bilan infectieux. 

En cas de non réponse à 48-72 h du post-partum : exclusion de causes infectieuses et non 

infectieuses (thrombophlébite pelvienne, abcès pelvien ou de paroi…) et élargissement du 

spectre aux bactéries non couverte pas l’antibiothérapie initiale.

En résumé :