La culture embryonnaire repose sur un principe très simple : plus l’environnement de l’embryon est est stable (température, exposition à l’oxygène ou au dioxyde de carbone…), mieux il se porte et plus son développement sera favorisé. Jusqu’à maintenant, la surveillance du développement des embryons imposait de le sortir de l’univers douillet de son incubateur pour le placer, à intervalles réguliers, sur la platine du microscope, soit tous les jours, soit au 2ème jour pendant 2 ou 3 minutes. On estime en général devoir réaliser au moins 6 ouvertures de porte au minimum pour suivre correctement les embryons en vue d’un transfert. La réalité, c’est que dans l’utérus, les embryons sont toujours dans le même environnement (températures à 37°C plus ou moins 0.5, concentration en gaz, pH, etc). Ces bouleversements répétés de son environnement peuvent constituer des sources de stress pénalisantes pour son développement. Grâce à l’EmbryoScope®, il n’est plus nécessaire de déranger l’embryon pour surveiller son développement et lui prodiguer les soins nécessaires à sa croissance : tout se fait à distance, porte fermée, grâce à un système complexe qui allie robotisation, informatique et imagerie de très haut niveau. Ainsi, un microscope est enfermé dans l’incubateur avec l’embryon et permet de visualiser en continu son développement. L’incubateur se charge d’imiter les conditions internes de l’utérus, la pression de l’oxygène, le dioxyde de carbone ainsi que la température (37°C), jusqu’au transfert d’embryons.
Cette technique permet de réaliser un film qui donne des informations très précises sur la vitesse et la régularité de la croissance de l’embryon, deux critères importants pour choisir lequel des embryons fécondés aura le plus de chances d’être implanté avec succès dans l’utérus de la mère. L’Embryoscope® permet d’accueillir les embryons de 6 couples à la fois soit environ 15 couples par semaine. L’embryoscope est un donc incubateur de pointe qui permet d’observer l’embryon minute par minute à partir du moment où la FIV a lieu jusqu’au moment où il est transféré dans l’utérus. Il s’agit donc d’une surveillance accru de l’embryon et de son développement durant ses premières heures afin de sélectionner le meilleur pour une implantation qui aurait donc un taux de réussite plus élevé. Cette technique permettant l’implantation des embryons ayant le meilleur développement cinétique augment ainsi les chances d’une implantation positive, en ne choisissant que les embryons qui auraient le développement le plus harmonieux.
Un embryon se divise à des intervalles précis et celui qui se divisera avec le
meilleur « timing » aura plus de chances d’entraîner une grossesse. Plusieurs embryons sont observés et celui qui a les meilleurs temps de division sera sélectionné. Si ces temps de clivage ne sont pas « respectés », le temps d’implantation sera diminué.
Trois temps de clivages semblent être de bons indicateurs :
– passage du stade de 2 cellules à 3 cellules : 10 à 12h après la fécondation
– passage du stade de 3 cellules à 4 cellules : inférieur à 1h après la fécondation
– stade de 5 cellules : atteint de 48 à 56 h après la fécondation
Un avantage supplémentaire est de ne sélectionner et transférer qu’un seul embryon permet d’éviter de provoquer des grossesses multiples.
l’embryoscope utilise la technologie time-lapse qui est un outil de laboratoire innovant permettant la prise constante de photos de l’embryon, depuis ses premières heures de développement jusqu’au moment de son transfert dans l’utérus de la femme.
Grâce à cette technique avancée, il est possible d’obtenir des images de l’embryon et d’observer son évolution sans altérer les conditions optimales de son développement. Pour cela, la prise d’ images se réalise depuis l’intérieur, et ce, grâce à une caméra, mais sans avoir besoin d’ouvrir la couveuse et d’extraire l’embryon à chaque fois que la morphologie de l’embryon doit être observée.
Le système comprend : un incubateur équipé d’un système optique automatisé de capture d’images, une station de travail informatique et d’un logiciel spécifique, et des boites de cultures spécifiques.
Presque deux tiers des embryons humains comportent des anomalies chromosomiques qui peuvent faire échouer l’implantation dans l’utérus, ou mener à une fausse couche. La détections des embryons porteurs de ce type d’anomalies reste le diagnostic pré-implantatoire. L’étude embryoscopique est une alternative car les embryons chromosomiquement anormaux réagissent différemment et ont des variations dans leurs temps de division.
Pour confirmer l’idée intuitive que le suivi en continu apportait un réel progrès par rapport à l’observation quotidienne «classique», les chercheurs britanniques ont comparé la technique avec des analyses chromosomales qui permettent de détecter d’éventuelles anomalies génétiques avant l’implantation de l’utérus de la mère. Ce type de diagnostic préimplantatoire est extrêmement contrôlé en France, et n’est pratiqué qu’à titre exceptionnel.
Les embryons ont été classés après observation en continu dans trois catégories de risque, faible, moyen et élevé. Onze grossesses ont donné lieu à des naissances à partir d’embryons à faible risque, un taux de succès de 61 % contre seulement cinq dans le groupe de risque moyen (19 % de succès) et aucun dans le groupe à risque élevé. L’utilisation d’une méthode non invasive d’imagerie embryonnaire nous permet de détecter les mosaïques embryonnaires, composées de cellules euploïdiques et aneuploïdiques, et généralement responsables des fausses couches précoces. Des résultats comparables aux taux de réussite obtenus avec analyse des chromosomes.
La technique est encore coûteuse, puisqu’une machine qui peut surveiller en continu les embryons de 6 patientes coûte environ 90.000 euros mais elle apporte réellement des informations précieuses avant l’implantation. Ces informations sont utiles pour l’équipe médicale, mais aussi pour les couples qui cherchent à avoir un enfant, car cela peut notamment les aider à comprendre quelles sont leurs chances de succès. L’appareil offre de plus un choix important de recherches : quels sont les bons indicateurs du bon développement ? Quels sont les marqueurs cinétiques synonymes de pronostics favorables ? La manière dont se développe l’embryon a-t-elle des conséquences sur le devenir de l’enfant ?
Une variante est la technologie Eeva ou test Eeva (Société Auxogyn). Eeva est un test prédictif d’évaluation précoce de la viabilité des embryons : une boite de pétri indépendante surmontée d’un microscope caméra (time-lapse) qui prend régulièrement des images et analyse les résultats automatiquement. Contrairement à l’embryoscope, Eeva n’est pas un incubateur, mais un dispositif qui est placé dans l’incubateur. Les embryons sont disposés dans la boite de culture Eevaplacée sous un microscope dévolu qui prend des images toutes les 5 minutes (technologie « time-lapse ». le test crée une vidéo du développement de l’embryon, analysée par un logiciel intégré qui identifie des paramètres biologiques comme le temps de division cellulaire, et qui sont considérés come prédictifs de la viabilité et du potentiel de développement des embryons. Ce test permet de substituer à l’œil forcément un peu subjectif du biologiste des éléments objectifs pour le choix des embryons à transférer. Il est aisé à intégrer dans le laboratoire et est facile d’utilisation. Le prix de ce matériel varie entre 250 et 400 euros.
Plusieurs dispositifs de Time+lapse existent sur le marché, toutefois ces produits ne sont pas réellement équivalents en termes de technologie.
L’embryoscope permet d’améliorer de 20 % les chances de grossesse.