Le don d’ovocytes est le don de cellules reproductrices féminines d’un couple à un autre. Pour cela, les ovocytes de la femme du couple donneur sont prélevés au niveau des ovaires après traitement de stimulation de l’ovulation (étapes identiques à celles d’une Fécondation In Vitro). Les ovocytes sont ensuite fécondés in vitro par les spermatozoïdes congelés du mari du couple receveur. Les embryons ainsi obtenus sont congelés pendant au moins 6 mois (afin de vérifier à nouveau les sérologies de la donneuse) puis transférés dans l’utérus de la femme du couple receveur.
Alors que le don de sperme existe depuis 1972, le don d’ovocytes n’a été rendu possible qu’en 1983, grâce à la fécondation in vitro. A la suite d’une large réflexion éthique et juridique, le don d’ovocytes a été légalisé en France le 29 juillet 1994. Il s’agit d’une activité particulière d’assistance médicale à la procréation autorisée par la loi de bioéthique pour répondre à certains cas d’infertilité féminine. Le développement de cette activité a cependant été freiné en France par l’obligation de congélation des embryons conçus grâce à ces dons (décret n° 96-993 du 12 novembre 1996). Posée pour des raisons de sécurité sanitaire, cette obligation a été levée récemment et la réglementation n’impose plus la congélation des embryons issus de don d’ovocytes avant leur transfert (décret n° 2004-606 du 24 juin 2004).
En France le don d’ovocyte doit être anonyme et surtout gratuit ce qui limite considérablement le nombre de donneuses et oblige de nombreux couples à s’adresser à des centres d’autres pays.
Pourquoi de nombreuses françaises vont en Espagne pour avoir accès à la procréation médicalement assistée?
Extrait d’une interview du Dr Cécile Gallo, gynécologue-endocrinologue, spécialiste des problèmes d’infertilité à la clinique IVI de Valence (Espagne) (http://yagg.com/2015/10/19/pourquoi-les-francaises-vont-elles-en-espagne-pour-avoir-acces-a-lassistance-medicale-a-la-procreation/)
«il y a de plus en plus de patients français qui ont besoin de partir à l’étranger car ils n’ont pas accès aux techniques, en particulier pour le don d’ovocytes*. L’Espagne répond à un besoin croissant. Il y a d’abord des techniques légales en France, mais qui ne sont pas accessibles. C’est ce qui se passe avec le don d’ovocytes, qui est autorisé, mais avec deux ou trois ans de délai d’attente. Les couples n’y ont donc pas accès ou bien une femme de 38 ou 40 ans va se voir conseiller d’aller à l’étranger. Après il y a des techniques qui ne sont pas légales en France, par exemple la vitrification ovocytaire. Il s’agit de préserver la fertilité, parce qu’on fait un choix de vie, qu’on ne veut pas une grossesse dans l’immédiat. Ce n’est pas possible en France puisque la technique n’est autorisée que pour des raisons médicales, en cas de cancer ou d’endométriose, par exemple, des maladies qui vont affecter la fertilité de la femme… Mais pas par choix de vie ou par ce qu’on appelle péjorativement «convenance personnelle». La vitrification ovocytaire est accessible en Espagne. Après, il y a aussi des couples qui viennent bénéficier de meilleurs résultats parce qu’ils ont fait trois ou quatre FIV et qu’ils veulent avoir accès à un excellent laboratoire et font la démarche de venir en Espagne car les conditions d’incubation dans les laboratoires sont meilleures. Nous proposons par exemple l’embryoscope qui permet d’augmenter les chances de grossesse. Il y a aussi une technique intéressante qui s’appelle le PGS, le Screen Génétique Préimplantatoire. C’est comme un diagnostic génétique préimplantatoire (DPI), mais on le fait non pas parce qu’il y a une anomalie génétique identifiée chez l’un des deux parents, mais parce que l’on suspecte que l’embryon ait une anomalie chromosomique, comme une trisomie ou une monosomie, des choses qui font que l’embryon ne pourra pas s’accrocher ou que forcément il va se produire une fausse couche. Ça, c’est une technique accessible en Espagne et on peut donc la proposer à tous ces couples qui ont été en échec de fécondation in vitro ou qui ont eu des fausses couches à répétition dont on n’a pas trouvé de cause particulière à part la suspicion d’une anomalie chromosomique sur l’embryon. Et enfin évidemment l’Espagne ouvre l’accès à l’AMP pour les femmes seules, les femmes homosexuelles ou les femmes de plus de 43 ans, contrairement à la France.»