Ce sujet concerne la préservation de la fertilité pour convenance personnelle.
L’âge moyen de la première grossesse augmente régulièrement dans tous les pays occidentaux. Il est en France d’un peu plus de 30 ans. Ce report de la grossesse s’explique par des raisons sociétales bien connues: désir de privilégier une carrière professionnelle, acquisition d’une sécurité financière, temps pour trouver le partenaire adéquat, etc. Il n’est donc pas étonnant qu’une bonne part des demandes de Procréation assistée pour infertilité concerne de plus en plus des femmes de plus de 35 ans. En effet, on sait que si l’âge biologique idéal pour avoir un enfant se situe entre 18 et 30 ans, on assiste à une diminution assez rapide de la fertilité à partir de 35 ans, voire à partir de 30 ans ainsi qu’on peut le voir sur les courbes si-après:
Il apparaît qu’après 35 ans il est plus difficile d’être enceinte, tant de façon naturelle, qu’avec le secours de la médecine reproductive. Cela s’explique par la diminution de la réserve ovarienne (baisse du nombre de follicules) et par la diminution de la qualité des ovocytes.
La préservation des ovocytes, par vitrification, peut permettre d’obtenir une grossesse un peu plus tardive, lorsque la femme la désire, sans être hadicapée par ces problèmes ovocytaires liés à l’âge. On peut dire qu’il s’agit d’une sorte d’assurance contre l’infertilité ou de prendre le temps de trouver le bon partenaire.
Sur le plan technique, la méthode est identique à celle utilisée pour les transferts différés (voir Vitrification et transfert différé) à savoir une stimulation par protocole antagoniste avec déclenchement par agonistes. Tous les ovocytes sont vitrifiés au stade de zygotes et seront utilisés plus tard, à la date choisie par la femme.
On considère que le taux de grossesse par ovocyte dévitrifié se situe entre 4,5 et 12% et que si l’on vitrifie avant 38 ans plus de 8 ovocytes, le taux d’accouchements est de 62,5% (Rienzi et Coll. Consistent and predictable delivery rates after oocyte vitrification and observational longitudinal cohort multicentric study. Human Reprod, 2012; 27; 1606-12.). L’idéal est donc de pouvoir vitrifier au minimum 9 ovocytes en métaphase II, ce qui dépend bien sûr de l’age de la femme au moment de la ponction.
Les risques de cette technique sont faibles: pas d’hyperstimulation grace au protocole antagoniste sans injection d’HCG, seuls restent les risques liés à la ponction qui sont très faibles. Quant au devenir des enfants issus d’ovocytes vitrifiés, les données acquises à ce jour ne montrent aucune différence avec ceux issus d’ovocytes frais.
Restent les problèmes de législation qui sont différents d’un pays à l’autre, la France n’étant pas très en avance dans ce domaine…