Les troubles du périnée sont extrêmement fréquents, particulièrement après un ou plusieurs accouchements et concernent l’ensemble des organes pelviens: incontinences d’urine, descentes des organes génitaux (=prolapsus), prolapsus du rectum et troubles sexologiques.
L’incontinence d’urine
Si vous avez des fuites d’urine à l’effort, lorsque vous toussez ou courez ou riez, vous avec une incontinence urinaire d’effort. L’incontinence d’urine, particulièrement lorsqu’elle est liée à l’effort, est très fréquente et concerne plus d’une femme sur 4. Encore trop peu de femmes osent en parler à leur médecin. Or, dans la plupart des cas, il existe des solutions même si l’incontinence dure depuis des mois ou même quelques années.
Lorsque l’incontinence est minime et peu gênante, elle peut être contrôlée par la rééducation périnéale. Dans le cas contraire la solution est chirurgicale et consiste à poser une fine bandelette de Polypropylène sous le canal de l’urètre de façon à créer un soutien de cet organe lors des efforts de toux ou de poussée. Cette intervention, qui donne des résultats spectaculaires, ne prend que 10 minutes, se fait sans cicatrice visible et ne demande qu’une hospitalisation de quelques heures. Cette intervention porte le nom de TVT-O, ce qui signifie tensionFree Vaginal Tape par voie obturatrice, puisqu’elle consiste à passer la bandelette à travers les trous obturateurs en passant soit de dehors en dedans, soit de dedans en dehors.
Les prolapsus génitaux
C’est la descente des organes pelviens à travers l’orifice vaginal. Au stade maximum, ces organes peuvent s’extérioriser en dehors du vagin. Il peut s’agir le plus souvent du col de l’utérus, de la vessie, ou du rectum. Chacun de ces éléments peut être isolé ou s’associer de diverses manières. C’est un examen gynécologique soigneux qui permettra de déterminer les organes concernés et leur degré de descente et de proposer le meilleur traitement.
Lorsqu’ils entraînent une gêne fonctionnelle pour la vie de tous les jours, ces prolapsus peuvent être guéris par la chirurgie.
Ces opérations ont bénéficié de progrès récents. Nous considérons qu’elles doivent se faire en général exclusivement par voie basse (voie trans-vaginale), en ne comportent donc aucune cicatrice visible, même si des techniques coelioscopiques sont possibles. L’utérus peut être enlevé ou non selon le contexte. Les organes comme la vessie ou la paroi du rectum sont maintenus en place par par les sutures de certains tissus de la patiente, ou de manière plus solide par la pose de filets synthétiques faits de polypropylène mono filament tricoté à larges mailles.
L’incontinence anale,
qui est moins rare qu’on ne le croit, peut également bénéficier d’une opération consistant à réparer muscle circulaire qui entoure l’anus, appelé le sphincter anal.
La rééducation périnéale
Elle consiste à renforcer les muscles du périnée et à apprendre aux femmes à les contrôler. Ces muscles jouent en effet un rôle essentiel dans la tenue et le fonctionnement des organes périnéaux. Elle ne permet pas à elle seule de faire «remonter» une descente d’organes mais représente un complément très utile à la chirurgie.
Cette rééducation se fait au cours de séances, en général 10 à 20 aux cours desquelles le médecin rééducateur fait prendre conscience à la patiente du fonctionnement de cette musculature trop souvent oubliée, et utilise des techniques telles que l’électrostimulation avec des courants de basse fréquence et le biofeed-back.
Cette rééducation est indiquée dans de nombreuses circonstances : après l’accouchement bien sûr, mais aussi après chirurgie d’un prolapsus ou d’une incontinence, dans certains cas de douleurs périnéales (notamment au cours des rapports sexuels), et dans les cas modérés d’incontinence.
Cette rééducation doit être faite uniquement par des praticiens formés tout spécialement à ces techniques sous peine de rester sans effet.