La fièvre pendant le travail se définit par une température atteignant ou dépassant 38° en cours de travail ou au décours immédiat de l’accouchement. La température maternelle étant régulièrement surveillée pendant le travail, ce diagnostic est rarement méconnu et concerne un peu plus de 2% des accouchements.
Il faut distinguer la fièvre d’une simple hyperthermie (qui n’est pas durable, et qui peut être en particulier liée à une anesthésie péridurale) d’une fièvre en relation avec une chorio-amniotite qui est la cause la plus fréquente et la plus grave. Les prélèvements bactériologiques doivent être réalisés (bandelette urinaire puis ECBU en cas de positivité, prélèvement vaginal, hémocultures) et précèdent une éventuelle antibiothérapie. La surveillance fœtale est renforcée, le monitoring doit alors être permanent jusqu’à l’accouchement. L’antibiothérapie est indiquée en cours de travail, habituellement amoxicilline IV 2grammes puis 1gramme toutes les 4 heures, la fièvre pendant le travail étant de principe due à une chorio-amniotite à streptocoque de groupe B jusqu’à preuve du contraire, à moins d’une orientation évidente du fait du contexte clinique.
L’accouchement doit pouvoir se produire dans un délai raisonnable (au cas par cas, mais à priori pas plus de 2 heures) et toute anomalie du tracé du rythme cardiaque foetal doit conduire à une naissance rapide, parfois par césarienne. Le nouveau-né doit être examiné par le pédiatre de maternité, immédiatement après la naissance. Celui-ci doit aussi être informé en cas de fièvre maternelle survenant immédiatement après l’accouchement, la signification étant alors identique. Des prélèvements seront effectués à l’enfant (au minimum bactériologie du liquide gastrique, CRP à 12 heures). L’infection néonatale est d’autant plus fréquente que la fièvre est constatée tôt pendant le travail ou que la durée d’ouverture de l’œuf se prolonge, que la femme présente des frissons (fièvre + frissons + ouverture de l’œuf de plus de 24 heures = pratiquement 100% d’infection néonatale).
On rappelle qu’il est recommandé de réaliser un dépistage du portage vaginal du streptocoque du groupe B à partir de 35 semaines d’aménorrhée et de proposer une antibioprophylaxie pendant le travail en cas de résultat positif.