La radiopelvimétrie

I-Définition

L’étude du bssin a pour but est d’essayer de prévoir le succès ou non de l’accouchement par voie basse. Elle peut se faire par des procédés cliniques (toucher vaginal ou compas obstétrical) ou des procédés radiologiques, c’est la radiopelvimétrie.

II-Les différentes méthodes

    A-La pelvimétrie conventionnelle

C’est une radio utilisant des rayons X. Afin de minimiser la dose de rayons, seuls trois clichés sont indispensables: 

        -Cliché de profil effectué sur la patiente debout, rayon horizontal centré sur les cavités cotyloïdiennes. 

        -Cliché de face (incidence de THOMS) La patiente est placée en position demi-assise, sur la table horizontale, le dos appuyé à un dosseret incliné à 45° environ par rapport à l’horizontale.

        -Mesure des diamètres bisciatique et bi-iscchiatiques. La patiente est placée en décubitus dorsal, les cuisses sont très fléchies sur le bassin et le rayon est centré au bord inférieur de la symphyse.

On réalise en même temps une radiographie d’une troisième réglette placée au niveau des ischions qui aura donc le même agrandissement que le cliché réalisé.

    B-La pelvimétrie par scanographie (pelviscan) 

La patiente placée en décubitus dorsal, un coussin sous les lombes. le bassin doit être bien symétrique.
On réalise deux clichés numérisés de face et de profil et deux coupes tomodensitométriques pour le calcul des diamètres transverse médian et bisciatique.

    C-La pelvimétrie par IRM

Patiente placée en décubitus dorsal, genoux légèrement fléchis. Le choix des séquences est défini pour apporter le maximum de renseignements avec une durée d’examen la plus courte possible.

Deux séries de coupes sont réalisées:
        – Sagittales pour le calcul des diamètres utiles correspondant au cliché de profil conventionnel.
        – Axial permettant le calcul du diamètre transverse médian et du diamètre bi-épineux.

    C-Les procédés cliniques

            1-L’examen clinique du bassin est un examen douloureux s’il est bien fait.

            2-Le compas obstétrical: méthode aujourd’hui désuette mais utilisée dans certains pays:

III-Les mesures

    A-Les mesures du détroit supérieur:

        -Diamètre promonto-rétro-pubien: >105mm

        -Diamètre promonto-sus-pubien: 110mm

        -Diamètre sous-sacro-sous-pubien:120mm

        – Diamètre transverse maximum: 135mm

        -Diamètre transverse médian: 125mm

        -L’indice de Magnin (=promontorétropubien + transverse médian):

                    -normal > 230 mm 

                    -favorable > 220  mm

                    -pronostic incertain entre 210 mm et 220  mm

                    -médiocre entre 200 mm et 210 mm  

                    -et mauvais si < 200  mm

        -Les diamètres obliques en moyenne 120 mm (le G est une supérieur au D) 
        -Diamètre sacro-cotyloïdien: 90mm

        -Diamètre sagittal postérieur: 50mm

    B-Pour le  détroit moyen: diamètre bisciatique: 105mm

    C-Pour le détroit inférieur: diamètre bi-ischiatique: 110mm

IV-Inconvénients

La radiopelvimétrie conventionnelle induit une Irradiation fœto-maternelle non négligeable. Les mensurations parfois difficiles à réaliser même lorsque l’examen est correctement fait, en raison d’une mauvaise visualisation des structures osseuses (du fait de la minimisation habituelle de l’irradiation). Elle souffre également d’une certaine imprécision du fait de l’utilisation de règles pour des mensurations qui ne peuvent être réalisées de façon directe du fait de l’agrandissement radiologique.

La Pelvimétrie par scanographie est par contre plus rapide, les mesures sont directes donc plus précises et l’irradiation est 10 fois moindre que par la radio conventionnelle; elle n’est cependant pas nulle.

La Pelvimétrie par IRM donne des mesures directes, ne nécessitant pas de mesure corrective (comme pour l’examen par scanographie) et il n’y a aucune irradiation pour la mère et son fœtus. Ses inconvénients sont les risques de claustrophobie, la durée d’examen un peu plus longue qu’en scanographie et surtout le coût beaucoup plus élevé que pour les 2 autres méthodes décrites.

V-Les indications

    -La présentation du siège (sauf dans les équipes qui prônent la césarienne systématique dans ces cas)

    -Toutes les pathologies qui peuvent déformer le bassin:

            -Les antécédents de traumatismes pelviens

            -Le rachitisme

            -Les malformations des hanches

            -La boiterie

            -Les anomalies nettes de la statique rachidienne

            -Les retrécissements cliniques du bassin

D’autres indications qui furent classiques disparaissent actuellement:

    -Les suspicions de disproportions foetopelviennes

    -Les utérus cicatriciels

    -Les grosseses gémellaires