Vaginites et infections vaginales

La vaginite est l’inflammation du vagin, souvent associée à l’inflammation de la vulve, (vulvite), essentiellement d’origine sexuellement transmissible. Elle ne doit pas être confondue avec la vaginose qui, elle, n’est pas sexuellement transmissible, et qui n’est due qu’à un déséquilibre de la flore vaginale, même si certaines vaginoses entraînent un certaine inflammation de la muqueuse vaginale.  Car la vraie question est de ne pas confondre vaginose, c’et-à-dire déséquilibre de la flore vaginale et infection pathogène du vagin, le plus souvent sexuellement transmissible. 

Le signe principal de la vaginite est la leucorrhée (sécrétion blanchâtre dans le vagin). Celle-ci peut s’accompagner de douleurs à type de brûlures locales, de prurit et de douleurs pendant les rapports (dyspareunie). Le partenaire doit également consulter le médecin pour être examiné et éventuellement traité.
Les germes responsables des vaginites sont:
    -Les Chlamydiae;
    -Le Trichomonas;
    -Le Gonocoque ;
    -Mycoplasma Genitalium.
Enfin il existe des vaginites non infectieuses.

Vaginites à Chlamydiae
Chlamydia Trachomatis est un micro-organismes qui vit dans les cellules et qui représente la plus fréquente des infections sexuellement transmissibles. Il est surtout fréquent lors des premières années de la vie sexuelle. Le problème est que sa présence passe totalement inaperçue car il est asymptomatique dans les ¾ des cas. Ce point est très important et justifie des politiques de dépistage systématique chez les sujets jeunes.

De nouvelles recommandations de l’ANAES en 2018 ont précisé les indications de dépistage du Chlamydia:


Lorsqu’ils existent, les symptômes chez la femme peuvent être ceux d’une urétrite discrète faite de brulures mictionnelles. La localisation sur le col peut donner des leucorrhées  ou des saignements provoqués. Parfois, mais pas toujours, la localisation cervicale peut être le point de départ d’une infection génitale haute c’est-à-dire d’une salpingitesalpingite, dans environ 20% des cas.
Le diagnostic repose sur le prélèvement par PCR (Polymerase Chain Reaction) au niveau du col, mais tout aussi bien au niveau du vagin ou sur un premier jet d’urines.
En l’absence de salpingite, le traitement des inféctions génitales basses a Chlamydiae consiste en une prise orale unique d’un gramme d’Azytromycine.

  • les infections à Clamydia, qu’elles se manifestent par des symptômes ou non, sont traitées en première intention par l’azithromycine en dose unique d’1 gramme ou par la doxycycline 100 mg, deux fois par jour pendant 7 jours ;
  • l’infection à Clamydia chez la femme enceinte est traitée par l’azithromycine en dose unique d’1 gramme ou par l’érythromycine 500 mg, deux fois par jour pendant 14 jours ;
  • un autre antibiotique (une injection intramusculaire de 500 mg de ceftriaxone) est ajouté en cas d’infection simultanée par le gonocoque ;
  • le traitement de la lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est plus long et nécessite un traitement antibiotique de 3 à 4 semaines.

Vaginites à Trichomonas
Transmis uniquement par voie sexuelle, Trichomonas vaginalis donne une vaginite très prurigineuse avec des leucorrhees verdâtres et bulleuses. Il est a noter que les hommes qui en sont porteurs sont totalement asymptomatiques.
Le diagnostic se fait en examinant un prélèvement frais au microscope au faible grossissement qui montre le protozoaire.
Le traitement repose sur le métronidazole a la dose de 2 grammes par os en dose unique. Il est alors conseille de ne pas consommer de boissons alcooliques durant le traitement au métronidazole ni dans les 48 heures qui suivent. Il faut eviter les rapports sexuels sans préservatif jusqu’à la guérison (clinique ou parasitologique) Le traitement par métronidazole n’est pas contre-indiqué pendant la grossesse, à tous les stades, ni pendant l’allaitement.

Vaginite Gonococcique
La blennorragie est due au gonocoque. Il s’agit de la plus ancienne des maladies vénériennes connues se transmettant lors des rapports sexuels génitaux et buccaux. Les symptômes apparaissent deux a cinq jours après un rapport sexuel. La mère peut également infecter son enfant lors de l’accouchement. La blennorragie ou infection à gonocoques ou encore «chaude-pisse», est une maladie sexuellement transmissible très contagieuse. Elle se manifeste essentiellement par une urétrite chez l’homme et une infection génitale (vaginite, cervicite, endométrite) chez la femme. L’existence fréquente de formes asymptomatiques (sans signe clinique) chez la femme favorise la dissémination de l’infection.
La leucorrhée est abondante, purulente, verdâtre. Cependant, la femme est asymptomatique dans 50 % à 80 % des cas. En l’absence de traitement, le portage peut durer plusieurs mois. Ces infections peuvent être à l’origine de grossesses extra-utérines ou d’infertilité tubaire. Le diagnostic est fait par le prélèvement bactériologique.
Le traitement se fait par l’administration d’antibiotiques, soit par voie orale (comprimés), soit par injection intramusculaire. Il existe un traitement «minute» qui consiste à prendre la dose nécessaire en une seule fois.
Il est indispensable de dépister et de traiter simultanément tous les partenaires, s’ils sont infectés.
La seule prévention possible est aujourd’hui représentée par le préservatif.


Vaginite à Mycoplasma Genitalium
Contrairement à Mycoplasma Hominis et Ureaplasma Urealyticum, Mycoplasma Genitalium semble posseder un pouvoir pathogène indiscutable. Il serait le seul vrai Mycoplasme pathogène. Il est actuellement mis en évidence par des methodes PCR. Il est transmis par voie sexuelle. L’infection est souvent asymptomatique ou sinon se manifeste par une uretrite ou une cervicite, donc sans rien de vraiment spécifique.
Le traitement de Mycoplasma  genitalium repose sur les cyclines pendant quinze jours.

Vaginites non infectieuses

On peut citer:
    -Les infections opportunistes. Ce peut être une mycose (champignon) qui fait souvent suite à un ou des traitements antibiotiques. Parfois la contamination peut être de proximité : les bactéries normalement contenues dans le tube digestif, un pantalon trop serré peut faciliter une migration du rectum vers le vagin, idem pour des rapports ano-rectaux. Une cystite peut aussi être en cause dans une vaginite, et réciproquement. Nous avons vu ailleurs sur ce site qu’il est préférable de qualifier ces inflammations du vagin de vaginoses pour bien les différencier des vaginites sexuellement transmissibles.

    -Les atrophies de la muqueuse liées à des carences hormonales. L’atrophie de la muqueuse vaginale la fragilise et favorise la greffe de bactéries, de virus ou de mycose. La muqueuse étant stimulée par l’imprégnation hormonale, on voit ce problème chez les femmes ménopausées. 

    -Les lésions toxiques liées à des agents lavant irritants. La muqueuse vaginale est une muqueuse plus fragile que la peau. Les sécrétions muqueuses normales la protègent. L’usage de produits très décapants (savon, gels douche) ou parfumés peuvent l’irriter. Les risques sont l’irritation simple, l’eczématisation (allergie aux produits), l’infection par fragilisation de la barrière muqueuse.

    -Les corps étrangers intra-vaginaux. Il faut toujours penser à cette possibilité, en particulier chez les jeunes enfants.

    -Les oxyures (petits vers) chez les enfants.